baniere detectivarium

Guillaume &
Mikajoh

Les cabarets

empreinte

A l'origine, un cabaret était un établissement, une sorte d’auberge ou de taverne où l’on pouvait consommer des boissons et manger. Un bouchon de liège en guise d’enseigne permettait de le repérer. Il y avait des cabarets où l'on ne servait que des boissons ; on les appelait à pot et à pinte. Ceux que l’on nommait à pot et à assiette étaient les établissements où l’on pouvait boire et manger. Et enfin, les cabarets auberges offraient en plus la possibilité de dormir. Ils étaient déjà fréquentés par des artistes, des écrivains qui y trouvaient l’inspiration, comme Rabelais qui aurait écrit Gargantua sur un coin de table.

0. Agence Detectivarium
1. Les livres

2. Prochaines parutions
3. Les auteurs
4. Autour des livres
5. Jeux
6. Bonus

 

 



Le cabaret d'Aristide Bruant
Photo : domaine public

A la fin du XIXe siècle, afin de divertir les gens, et surtout de permettre aux différentes classes sociales (riches et pauvres) de se retrouver dans des mêmes lieux, ce qui était plutôt rare encore à l’époque, le cabaret se transforme en café théâtre où l’on propose des petits divertissements (chansons, danses, jonglerie) pendant que les clients mangent et boivent, dans une salle généralement très intime où les artistes sont très proches des tables. C’est le début du cabaret tel que nous le connaissons actuellement. Ces établissements proposaient des prix très bas permettant à tout le monde de passer une bonne soirée de divertissement.
Les cabarets les plus anciens et plus connus à Paris furent Le Chat Noir et Les Folies Bergère.


Le Chat Noir.
Photo : domaine public


Tournée du Chat Noir de Rodolphe Salis
Affiche créée par Théophile-Alexandre Steinlen

Le Chat Noir fut créé en 1881 par Rodolphe Salis à Montmartre, quartier sur la butte Montmartre dans le 18e  arrondissement de Paris, très fréquenté depuis le XIXe siècle par de grands artistes peintres tels que Picasso, Modigliani, Van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec... Des chanteurs, comédiens, écrivains y trouvent également l’inspiration, et le quartier devient vite un lieu très populaire de rencontres artistiques.

Montmartre, la place du Tertre
Photo : domaine public

Tableau de Toulouse-Lautrec
Domaine public
Ce cabaret a connu une grande réputation, en particulier grâce au chansonnier et écrivain Aristide Bruant (photo 5 et 5 bis). Cet artiste devient une figure emblématique de Montmartre, reconnaissable à sa veste et pantalon noirs en velours côtelé, de grandes bottes par-dessus le pantalon, tel un cavalier, une chemise et une écharpe rouge vif, un large chapeau noir, et une cape immense. Cette tenue est d’ailleurs devenue un modèle pour les chanteurs de rue accompagnés de leur orgue de barbarie. Il chante des chansons à texte, défendant les plus pauvres en évoquant la vie difficile des ouvriers, des affamés, des révoltés, des sans abris, pour que les gens aisés, en écoutant les spectacles, se rendent compte que la vie de ces gens n’est pas aussi facile que la leur.
Creative common, photo : Herbert Behrens / Anefo
 
Sa gouaille argotique (il emploie un vocabulaire très familier) et son attitude très décontractée plaisent énormément aux clients du Chat Noir qui découvrent ainsi la nouvelle ambiance des cafés théâtres. Le Chat Noir a fermé ses portes en 1897 en ayant donné une nouvelle dynamique aux cabarets qui vont ensuite se multiplier dans Paris et un peu partout en France et vont devenir des lieux de détente des gens de toutes les classes sociales, du fait des prix d’entrée très bas.
En 1902 le chansonnier Mayol dans Viens Poupoule chante : Le sam’di soir après l’turbin, l’ouvrier parisien... A écouter ICI.

Photo domaine public
 


L'entrée de la salle de spectacle
Creative common, photo : HRNet

Les Folies Bergère ont ouvert en 1869 comme café concert dans un premier temps, mais racheté en 1871 par Léon Sari qui va lui donner une belle notoriété en présentant des numéros de cirque ou des petites opérettes ce qui débouchera en 1886 sur un spectacle de music-hall tel qu’on le connaît de nos jours, créé par le journaliste du Figaro Georges Grison
 
Les plumes et les paillettes feront leur apparition en 1900 sous l’impulsion créative de Victor de Cottens. Ce cabaret emblématique de Paris, est vite devenu le symbole de la vie parisienne, avec une renommée internationale, et le modèle de la plupart des grands cabarets d’aujourd’hui qui sont souvent devenus plus sélects, avec des prix beaucoup plus élevés, et proposant des spectacles et repas luxueux, avec chanteurs, danseurs, magiciens, acrobates.

Victor de Cottens en 1905
Photo : domaine public
 
Le French Cancan, danse festive inventée en 1850 à Paris, est une danse acrobatique et très rythmée où la danseuse doit faire preuve d’une grande souplesse pour finir sur un grand-écart. Elle est devenu un numéro incontournable de tout cabaret. Des danseuses célèbres comme La Goulue, Jane Avril ou encore Nini Pattes en l’air du cabaret.
 

Affiche créée par Toulouse-Lautrec
 


Affiche du Moulin Rouge créée par Toulouse-Lautrec
annonçant le spectacle animé par La Goulue
Domaine public


Affiche créée par Toulouse-Lautrec
annonçant le spectacle animé par Jane Avril
Domaine public
 
Le Moulin Rouge à Montmartre va contribuer au succès international de cette danse. Les danseuses portent une robe longue très colorée, souvent aux couleurs bleu blanc rouge, avec des jupons frou-frou en dentelle. Autrefois les dames portaient une culotte fendue, leur permettant d’uriner sans se déshabiller, en relevant juste les jupe et jupons. En dansant le French Cancan, les danseuses lèvent très haut la jambe, et retroussent leur jupe pour montrer leurs dessous. Cette pratique a donc été interdite à une époque, jugée trop impudique et érotique. C’est ce qui a contribué à son succès, ce qui est interdit car osé, attire beaucoup plus de monde.

Au Moulin Rouge, tableau de Renoir
  De nombreux cabarets proposent des spectacles de music-hall classiques avec chanteurs, danseurs, magiciens, transformistes, acrobates. D’autres proposent également des ambiances café théâtre avec one man show, comédies musicales, pièces de théâtre, de façon plus ou moins importantes selon la taille de la salle.
 
Le savais-tu ?

Jane Avril triomphe aux Folies Bergère où elle créera le ballet de L'Arc-en-ciel. Contrairement à La Goulue et aux autres danseuses, elle danse avec pudeur et sans vulgarité. C'est elle qui exportera au début du XXe siècle le French cancan dans les principales capitales européennes, au Palace Theatre de Londres comme à Madrid. Intelligente et sensible, Jane Avril fréquente les milieux intellectuels et artistiques. Égérie d'Henri de Toulouse-Lautrec dont elle admire le talent, partenaire de Mistinguett, amie de Joris-Karl Huysmans, Maurice Barrès, Auguste Renoir, Alphonse Allais qui veut l'épouser, elle est adulée par les hommes.

mikajoh

 
PARTENAIRES-contacts-plan d'accés-mentions légales