Guillaume & |
Les fermes fortifiées |
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Au XIVe siècle, l'art fortificatif ne s'applique pas qu'aux châteaux et villages,
on met également en défense des édifices religieux, des moulins, des ponts,
de simples maisons et des fermes. |
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Ferme fortifiée de Ponceaux |
La conception des unes et des autres est assez variée, bien que les bâtiments
qui les composent appartiennent tous au même style seuls diffèrent leurs
dimensions. Toutefois les grosses fermes (de 100 à 300 ha et plus) se présentent
selon un plan presque immuable, répondant à un évident besoin de sécurité :
les bâtiments s'ordonnent autour d'une vaste cour de forme rectangulaire.
Toutes les portes et fenêtres donnent sur cette cour. |
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Seules d'étroites meurtrières ou de rares fenêtres protégées par des barreaux en fer sont percées vers l'extérieur. S'il manque un bâtiment, autour de la cour, il est remplacé par un étage-tour permettant d'en assurer la défense. Une seconde porte charretière est parfois pratiquée au nord, en face de la porte principale. Le corps de logis se trouve sur l'aile ouest, c'est-à-dire orienté à l'est. Il comprend deux à trois niveaux. La maison domine les bâtiments d'exploitation (étables, écuries, euverie, bergerie, granges, remise, laiterie, forge, poulailler) dont la disposition, très variable, est commandée par un souci de commodité. Un jardin potager clos de murs, est aménagé derrière la maison d'habitation. Un verger lui fait suite. |
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Le fief des Epoisses Creative common, photo : Chateauform' |
Ferme de Taviers (région de Namur) Creative common, photo : Jean-Pol Grandmont |
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Ferme d'Argilly Creative common, photo : Bildoj |
Les termes les plus anciennes possèdent de véritables fortifications : fossés,
douves, tours d'angle, portes baïaillées. Les fermes seigneuriales possédaient
aussi de très beaux pigeonniers, de forme ronde, octogonale et plus rarement
carrée. Ce sont de grosses tours isolées ou adossées. L'intérieur est creusé d'une
multitude de petites niches rondes ou carrées, en plâtre ou en terre cuite. |
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Autour d'un axe central formé par un tronc d'arbre relié à la charpente,
s'articule une échelle qui permet (à qui n'a pas le vertige) d'atteindre toutes les
niches. Au milieu de la cour, en partie pavée, au moins le long des bâtiments, empierrée ailleurs, trônait jadis la fosse à fumier. Vues de l'extérieur, ces fermes ressemblent à des forteresses massives et austères. Certaines, parmi les plus importantes, sont agrémentées d'un parc, aux nobles frondaisons. Avec leurs maisons ouvrières et leurs hangars, elles constituent un ensemble urbanistique. Cette description est évidemment une synthèse. |
Ferme de Watigny Creative common, photo : Havang (nl) |
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Toutes les variantes sont
possibles. Les fermes moyennes et petites de moins de 100 ha à 40 ha environ abandonnent progressivement cet aspect militaire. La cour n'est plus fermée.
Les bâtiments ont été construits sans ordre préconçu, au fur et à mesure des
besoins. On en rajoutait par exemple, si de nouvelles terres étaient adjointes à
l'exploitation ou si le fermier donnait de l'importance à son élevage. |
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Le savais-tu ? La rue de la Grange-Batelière à Paris est une rue du IXe arrondissement. Ce nom vient d'une ferme fortifiée, la Grange Bataillée qui donna son nom à un cours d'eau qui se trouvait là jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Cette ferme apparaît par exemple sur le plan de Mérian (1615) à l'extérieur de l'enceinte de Louis XIII. |
La Grange Batelière Creative common, photo : tangopaso |
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