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Guillaume &
Mikajoh

Les fermes fortifiées

empreinte

Au XIVe siècle, l'art fortificatif ne s'applique pas qu'aux châteaux et villages, on met également en défense des édifices religieux, des moulins, des ponts, de simples maisons et des fermes.
D'une façon générale, on regroupe les bâtiments de manière à ce qu'ils ne s'ouvrent que sur une cour centrale. Celle-ci est fermée par un robuste portail et un fossé isole l'ensemble. Lorsque la défense se compose d'un mur d'enceinte, celui-ci est garni d'échauguettes et de tourelles.
Une ferme peut se mettre rapidement en état de défense, clôtures des cours, jardins et vergers servent à former la première ligne. En cas d'abandon de cette ligne, les défenseurs peuvent se réfugier dans les bâtiments après avoir barricadé les portes en y amoncelant de la terre. La maison d'habitation peut être reliée aux autres constructions par des lignes de palanques et l'on dispose sur le côté le moins exposé une porte de sortie que l'on couvre par un petit ouvrage, redan ou lunette, permettant au défenseur de la conserver jusqu'à la fin.
L'organisation des bâtiments de cette ferme, autour d'une cour carrée, reprend le schéma d'une ferme fortifiée médiévale. La façade de la grange est rythmée par une série de chaînages verticaux de blocs de grès, à la fois décoratifs et fonctionnels. Un pigeonnier est intégré dans la charretterie, du côté extérieur,
lui conférant l'aspect d'une tour de défense.

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Ferme fortifiée de Ponceaux
Creative common, photo : Claude Shoshany

La conception des unes et des autres est assez variée, bien que les bâtiments qui les composent appartiennent tous au même style seuls diffèrent leurs dimensions. Toutefois les grosses fermes (de 100 à 300 ha et plus) se présentent selon un plan presque immuable, répondant à un évident besoin de sécurité : les bâtiments s'ordonnent autour d'une vaste cour de forme rectangulaire. Toutes les portes et fenêtres donnent sur cette cour.

Seules d'étroites meurtrières ou de rares fenêtres protégées par des barreaux en fer sont percées vers l'extérieur. S'il manque un bâtiment, autour de la cour, il est remplacé par un étage-tour permettant d'en assurer la défense. Une seconde porte charretière est parfois pratiquée au nord, en face de la porte principale. Le corps de logis se trouve sur l'aile ouest, c'est-à-dire orienté à l'est. Il comprend deux à trois niveaux. La maison domine les bâtiments d'exploitation (étables, écuries, euverie, bergerie, granges, remise, laiterie, forge, poulailler) dont la disposition, très variable, est commandée par un souci de commodité. Un jardin potager clos de murs, est aménagé derrière la maison d'habitation. Un verger lui fait suite.

 

Le fief des Epoisses
Creative common, photo : Chateauform'

Ferme de Taviers (région de Namur)
Creative common, photo : Jean-Pol Grandmont

 

Ferme d'Argilly
Creative common, photo : Bildoj
Les termes les plus anciennes possèdent de véritables fortifications : fossés, douves, tours d'angle, portes baïaillées. Les fermes seigneuriales possédaient aussi de très beaux pigeonniers, de forme ronde, octogonale et plus rarement carrée. Ce sont de grosses tours isolées ou adossées. L'intérieur est creusé d'une multitude de petites niches rondes ou carrées, en plâtre ou en terre cuite.
 
Autour d'un axe central formé par un tronc d'arbre relié à la charpente, s'articule une échelle qui permet (à qui n'a pas le vertige) d'atteindre toutes les niches.
Au milieu de la cour, en partie pavée, au moins le long des bâtiments, empierrée ailleurs, trônait jadis la fosse à fumier. Vues de l'extérieur, ces fermes ressemblent à des forteresses massives et austères. Certaines, parmi les plus importantes, sont agrémentées d'un parc, aux nobles frondaisons. Avec leurs maisons ouvrières et leurs hangars, elles constituent un ensemble urbanistique. Cette description est évidemment une synthèse.

Ferme de Watigny
Creative common, photo : Havang (nl)
 
Toutes les variantes sont possibles. Les fermes moyennes et petites de moins de 100 ha à 40 ha environ abandonnent progressivement cet aspect militaire. La cour n'est plus fermée. Les bâtiments ont été construits sans ordre préconçu, au fur et à mesure des besoins. On en rajoutait par exemple, si de nouvelles terres étaient adjointes à l'exploitation ou si le fermier donnait de l'importance à son élevage.


Le savais-tu ?

La rue de la Grange-Batelière à Paris est une rue du IXe arrondissement. Ce nom vient d'une ferme fortifiée, la Grange Bataillée qui donna son nom à un cours d'eau qui se trouvait là jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Cette ferme apparaît par exemple sur le plan de Mérian (1615) à l'extérieur de l'enceinte de Louis XIII.
Le coude de la rue Rossini indique la trace de l'angle sud-est de l'enceinte de la grange batelière.


La Grange Batelière
Creative common, photo : tangopaso
 
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