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Guillaume &
Mikajoh

Les lavandières

empreinte

Le lavoir du village de Tôt dans la Manche, près de Barneville-sur-mer, sur la rivière Gerfleur, est sans doute le plus connu des Français.
Qui n’a pas entendu parler de la mère Denis, lavandière rendue célèbre par une marque d’appareils électroménagers. Le publiciste a comparé le rinçage des machines à laver à celui fait à la main. Jeanne-Marie Le Calvé, ex madame Denis, est devenue tardivement une vraie... vedette qui mérite votre confiance et c’est ben vrai, ça !

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Le lavoir de Tôt
photo : Ghislaine Lesueur

 


La lessive, Jean-François Millet
Musée du Louvre

Au-delà du folklore, la vie des femmes lavandières était difficile. Elles devaient battre, frotter, rincer, essorer, et cela par tous les temps. De tous les travaux ménagers, la lessive était autrefois l’un des plus pénibles.
Deux grosses opérations de lessivage se déroulaient au printemps et en automne, car avant l’apparition des machines à laver ou de la lessiveuse en fer galvanisé, le gros linge de maison n’était lavé qu’une ou deux fois par an selon un rituel bien précis qui durait trois jours. Dans l’attente de ces jours de lavage par une lavandière, le tissu était essangé, c’est-à-dire prélavé puis mis à sécher complètement.
 

Ces trois jours portaient chacun un nom précis : le purgatoire,  l’enfer et le paradis.

 
La lessive, écologique à cette époque, était faite aux cendres de bois que les lavandières récupéraient tout au long de l’année.
Le premier jour, le linge essangé, était disposé dans un cuvier en bois (sorte de bassine à fond percé), en couches successives du plus fragile au plus résistant. Entre chaque couche, on déposait les cendres dans un tissu perméable. Le tout était tassé.
Le second jour, le cuvier était rempli d’eau bouillante qui s’écoulait sur le linge, entraînant avec elle la potasse des cendres, procédant à la saponification. Récupérée, l’eau était réchauffée et reversée à l’aide d’une puisette à plusieurs reprises durant les sept ou huit heures que durait la buée.
Les lavandières à Quimperlé
creative common, photo :
revue mensuelle des musées
 

La lessive était portée au lavoir le troisième jour, souvent dans une brouette, pour être rincée.

 
Un cabasson et un battoir
creative common, photo :
Thesupermat
Sur une pierre plate ou agenouillées dans un carrosse, les lavandières frottaient avec une brosse à chiendent. Les plus fortunées ajoutaient des paillettes de savon ou frottaient avec du gros savon de Marseille. Puis, elles rinçaient le linge, le tordaient et le battaient avec un battoir en bois pour l’essorer. Le tissu propre était disposé sur des tréteaux. Enfin, il était mis à sécher sur des cordes avant d’être plié et rangé. Parfois, à la campagne, les draps étaient étendus sur l’herbe dans un pré pour sécher au soleil.
 
Le linge coulé dans le cuvier, rincé dans la rivière et séché sur le pré était d’une blancheur éclatante. Il sentait bon, car chaque maîtresse de maison ou lavandière avait son secret pour l’assouplir et le parfumer.
Bien que le travail fût très dur, les femmes aimaient se retrouver au lavoir. C’est là qu’elles s’échangeaient les nouvelles et les potins du village.


Les lanvandières (Pierre-Auguste Renoir)
Domaine public
mikajoh

Le savais-tu ?

Jusqu'au XXe siècle, les blanchisseuses sont très importantes par leur nombre et aussi par leur présence quotidienne dans la rue. Car elles lavent mais aussi cherchent le linge sale et livrent le linge propre. Le linge transporté et leur habit permet de les identifier.
A l'angle nord-ouest de la rue de l'Hôtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie, on voit s'élever au-dessus des maisons une monumentale rotonde terminée en coupole. Plongeant notre regard par la porte cochère de la maison qui porte le numéro 13 de la rue de la Bûcherie, un spectacle curieux nous attend. Devant nous une sorte de cloître à arcades ogivales renferme le bruyant et joyeux personnel d'un lavoir qui s'intitule le lavoir Colbert.

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