baniere detectivarium

Guillaume &
Mikajoh

Le Nil et le barrage d'Assouan

empreinte

Le Nil resta longtemps un fleuve partiellement inconnu notamment au niveau de sa source. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que les Anglais se lancent dans des expéditions difficiles afin d'éclaircir le mystère des sources du Nil. En 1858, après six mois d'exploration pénible, Richard Burton et John Speke découvrent le lac Tanganyika. Speke part seul et découvre un autre lac encore plus grand qu’il nomme Victoria. Speke est persuadé avoir trouvé la source du Nil mais Burton demeure plus que sceptique.

0. Agence Detectivarium
1. Les livres

2. Prochaines parutions
3. Les auteurs
4. Autour des livres
5. Jeux
6. Bonus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Sur les indications de Speke, Baker trouve en 1864 un autre lac qu'il nommera Albert, une rivière relie le lac Victoria au lac Albert. De ce lac, une autre rivière prend la route du nord : tout indique que c'est le Nil. On comprend alors que le Nil ne puise pas son eau dans un seul lac mais dans plusieurs qui communiquent entre eux. Pendant ce temps, le missionnaire et explorateur David Livingstone croit toujours que le lac Tanganyika est une des sources du Nil.
En réalité, on considère que la source la plus lointaine du Nil se trouve au Burundi, à 1134 mètres d'altitude, il s'agit du principal affluent du lac Victoria : la rivière Luvironza qui prend le nom de Kagera en Tanzani avant de se traverser le lac Victoria. A sa sortie du lac Victoria, cette rivière prend le nom de Nil Victoria. Le Nil Victoria traverse le lac Kyoga avant de rejoindre le lac. Le lac Albert est également alimenté par un affluent : la rivière Semliki qui provient du lac Edouard et George. A la sortie du lac Albert, la réunion de toutes ces rivières prend le nom de Nil Albert. Le Nil Albert prend le nom de Bahr el-Djebel  (fleuve des montagnes) à la frontière soudanaise puis à sa confluence avec le Bahr el-Ghazal, il devient le Bahr el-Abiad ou Nil blanc.
A Khartoum, le Nil blanc rejoint le Nil bleu ou Bahr el-Azrak qui vient du lac Tana alimenté par les montagnes volcaniques éthiopiennes (2900 m d'altitude). Le fleuve se nomme alors le Nil. L'Atbara se jette un peu plus au nord dans le Nil qui entre ensuite en Egypte. Le fleuve ne reçoit plus alors d'affluent et perd progressivement une grande partie de ses eaux à cause de la forte évaporation.
Après le Caire, il se ramifie en plusieurs branches pour se jeter dans la Méditerranée. Les eaux du Nil traversent 11 pays : Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo, Tanzanie, Kenya, Ouganda, Erythrée, Ethiopie, Sud-Soudan, Soudan et Egypte.


Bassin du Nil
creative common, auteur : Imagico

Le fleuve nourricier :
La vie de l’Egypte, jusqu’à la construction du haut barrage d’Assouan (terminé en 1970), était réglée en fonction du Nil et de ses crues fertilisantes. L’été, le fleuve montait pour atteindre son maximum fin octobre. On mesurait alors la hauteur de la crue à l’aide des nilomètres, situées tout au long du Nil et les autorités fixaient en fonction de ce niveau, le montant des prochains impôts. En hiver, le fleuve regagnait son lit et les paysans leurs champs.
Avec la construction du grand barrage d’Assouan, les crues du Nil ont cessées, la montée des eaux étant régulée.


Le long du Nil
creative common, auteur : Ian Sewell
Le Nil est un fleuve vital car il permet des cultures dans un environnement hostile et désertique. Il fait vivre 300 millions d’Africains. En Egypte, le problème de l’eau est crucial à cause de l’augmentation de la population et du développement industriel. Près de 87 % de l’eau du Nil utilisée sert à l’irrigation des cultures.
Or, on estime qu’environ la moitié de l’eau utilisée est gaspillée et que 10 milliards de mètres cubes d’eau s’évaporent annuellement du lac Nasser.

Le haut barrage d'Assouan est un barrage hydroélectrique achevé en 1970 à sept kilomètres en amont de l'ancien barrage d'Assouan, et environ dix kilomètres de la ville d'Assouan, sur le Nil en Haute-Égypte. Il est décrit comme un des plus grands du monde. Sa capacité de retenue est 169 milliards de mètres cubes d'eau.
Il a été construit en complément de l'ancien barrage d'Assouan (lui-même surélevé deux fois) qui ne donnait pas satisfaction en termes d'efficacité et de sécurité. Ce dernier est toutefois toujours en fonctionnement et continue de produire de l'énergie hydroélectrique.


Haut barrage d'Assouan
creative common, photo : Hajor
Les felouques
Felouque sur le Nil
creative common, photo : Pir6mon
Avant la construction de ce barrage, le Nil inondait chaque été les plaines fertiles de la vallée, en raison de l'affluence d'eaux provenant de toute l'Afrique de l'Est. Ces inondations apportaient des nutriments et des minéraux (limon) qui rendaient fertile le sol de la vallée du Nil et permettaient l'agriculture mais l'augmentation de la population dans la vallée rendait nécessaire le contrôle des eaux pour protéger les installations agricoles et les exploitations de coton.
 
Les années de grandes crues, des récoltes entières étaient perdues, alors que les années où la crue était moindre, la population souffrait de la sécheresse et de famine. Le but de ce projet était de réguler les crues, de produire de l'électricité pour le pays et de constituer un réservoir d'eau pour l'agriculture.
 
Sa construction dura environ onze ans et mobilisa quelque 36 000 travailleurss. Construit 6 km en amont de l'ancien barrage d'Assouan, c'est un gigantesque ouvrage de 42,7 millions de m³, long de 3 800 mètres, épais de 980 mètres à sa base et quarante mètres à son sommet et haut de cent onze mètres. Au maximum, 11 000 m³ d'eau peuvent passer chaque seconde au travers des vannes du barrage. De plus, en cas d'urgence, 5 000 m³ par seconde peuvent être évacués par le canal Toshka reliant le réservoir à la dépression Toshka. Le réservoir constitua le lac Nasser long d'environ 550 km sur 10 km de large en moyenne (35 km au maximum), sur une superficie de 5 250 km² et d'une capacité de retenue de 157 km³ d'eau.

Le barrage vu de l'espace
creative common, photo : NASA
 
Le barrage contient douze générateurs électriques de 175 mégawatts chacun, développant une puissance totale de 2,1 gigawatts. L'exploitation électrique commença en 1967. Quand le barrage atteint pour la première fois sa production électrique maximum, il produisait alors la moitié de l'électricité égyptienne (et encore 15 % en 1998) et permit de relier la plupart des villages égyptiens au réseau électrique pour la première fois. Les effets des dangereuses crues de 1964 et de 1973 et les sécheresses menaçantes de 1972–73 et 1983–84 purent être atténués. Une nouvelle industrie liée à la pêche a pu être créée autour du lac Nasser, bien que son éloignement des marchés lui pose quelques problèmes.
 
Conséquences de l'édification du barrage :
L'édification de ce barrage n'a pas été précédée d'études d'impact approfondies. Elle devait surtout servir la propagande soviétique et à renforcer la popularité du président égyptien Nasser. Cette construction est à l'origine d'une série de problèmes qu'il a fallu résoudre ou auxquels les générations futures pourraient être confrontées :
- Les temples d'Abou Simbel, construits sous le règne du pharaon Ramsès II, ainsi que ceux situés sur l'île de Pilæ ont été déplacés dans les années 1960 pour ne pas être inondés par les eaux du barrage d'Assouan. Des dizaines de sites archéologiques, dûment répertoriés depuis des décennies et encore en cours d'étude, ont été définitivement inondés et perdus pour l'Histoire de l'Égypte ancienne ;
L'entrée du temple d'Abou Simbel
creative common, photo : Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz
 
- L'érosion et l'apport des limons n'est plus équilibrée, entraînant la modification géologique du delta du Nil. Le Nil coule plus vite qu'auparavant et érode son lit à raison de 1,7 cm par an.
- Un ver du groupe des acœlomates nommé bilharzie (la bilharziose : mise en évidence en 1851 en Égypte par Théodore Bilharz), cette parasitose a connu un développement accru par la multiplication des étendues d'eaux stagnantes due aux bouleversements des paramètres hydrauliques du Nil et provoque des maladies (parasites d'organes, reins, vessie, foie, rate, provoquant des hémorragies), souvent mortelles ;
- L'eau salée pénètre de façon plus importante dans les terres proches du delta et la nappe phréatique remonte ;
- Le limon fertilisateur est retenu par le barrage, ce qui entraîne sa sédimentation ainsi que le recours des agriculteurs aux engrais chimiques ;
- Le débit du Nil étant moindre, il n'existe plus le contre-courant à l'embouchure du canal de Suez qui limitait les échanges d'eaux et de faunes entre mer Méditerranée et mer Rouge. L'apparition de nouvelles espèces invasives passant par le canal de Suez pour rejoindre la Méditerranée a ainsi augmenté de manière significative depuis la construction du barrage ;
- Ayant de l'eau à profusion, les agriculteurs font de moins en moins attention aux quantités qu'ils utilisent. Cela pourrait être dangereux pour le futur de l'Égypte.
 
Le savais-tu ?

Dans l’antiquité, ce sont les hommes qui faisaient la lessive ! Féministes, les égyptiennes ? Pas du tout ! A l’époque, laver son linge dans le Nil était une activité dangereuse : on risquait à tout instant de se faire croquer par un des nombreux crocodiles qui peuplaient le fleuve.

mikajoh

 
PARTENAIRES-contacts-plan d'accés-mentions légales