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Guillaume &
Mikajoh

La sidérurgie en Lorraine

empreinte

À l’origine de la sidérurgie en Lorraine, une famille : les de Wendel

En 1704, venant de Bruges,  Jean-Martin Wendel achète les forges de Hayange. Il devient le premier maître de forges de la famille. Sous son impulsion, la sidérurgie lorraine atteint un développement considérable, notamment avec l’extension des chemins de fer au XIXe siècle.

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Château des de Wendel
Creative common, photo : Aimelaime

Anoblis en 1727, les de Wendel font fortune en vendant à Louis XV des boulets de canon.
En 1870,  l'ensemble des propriétés des de Wendel se retrouvent dans la partie de la Lorraine annexée par l'Allemagne à la suite de la guerre franco-prussienne. La famille prend alors la nationalité allemande pour continuer à diriger le groupe depuis Hayange.
 

Siège de Wendel
Creative common, photo :
Alain meier
 

La guerre de 1914-1918 est une époque bénie pour les maîtres des forges qui fabriquent balles et obus. Les de Wendel connaissent entre les deux guerres un véritable âge d'or. La main-d’œuvre locale ne suffisant pas, c’est tout naturellement qu’ils se tournent vers la main-d’œuvre étrangère, notamment rhénane puis italienne. On voit ainsi naître des rues, des cités, des quartiers, voire des villes italiennes sur les bassins sidérurgiques et miniers lorrains. En 1930,  la  région produit le quart de l'acier fabriqué en France.




Coupe d'un haut-fourneau
Creative common, photo : Borvan53


 

Vue du laitier tombant sur la machine
creative common, photo : Visse

Cet âge d'or ne s’interrompt ni malgré deux guerres mondiales ni malgré les crises qui font des dégâts dans la population mais pas chez les patrons de la sidérurgie organisés au sein du fameux Comité des forges dont il faut signaler qu’il s'est opposé en 1912 à l'abolition du travail des enfants et à la limitation à dix heures de la journée de travail.
Après la Seconde Guerre mondiale, pour répondre à la forte demande d’acier, les de Wendel participent, avec d’autres sidérurgistes, à la création de la Sollac. Ils créent Sacilor en 1964. En 1981, Sacilor et Usinor, qui regroupent les usines sidérurgiques du nord de la France, sont nationalisées.

 
Sacilor et Usinor fusionnent en 1986 et absorbent la Sollac en 1990. En 1995, Usinor-Sacilor est privatisée et prend peu après le nom d’Usinor. Malgré toutes les belles promesses des différents gouvernements de droite comme de gauche, l'hécatombe en matière d'emploi ne cesse de croître. De 98 000 salariés en 1965, on en compte plus que 16 000 en 1998.

Fonte liquide
Creative common, photo : Jahobr
 
Arcelor Mittal : la constitution d'un empire

En 1999, le géant indien de l’acier Mittal Steel rachète l’usine lorraine de Gandrange pour le franc symbolique. En 2002, Usinor fusionne avec le Luxembourgeois Arbed et l’espagnol Aceralia, pour devenir Arcelor.
En 2006, après une OPA hostile sur Arcelor, Mittal devient Arcelor Mittal, numéro un mondial de l’acier.
S'en suit une suite de fermeture de nombreux sites : Gandrange, cokerie de Carling, Hayange-Florange et abandon du projet Ulcos en 2012.
 

Haut-fourneau d'Uckange
creative common, photo : Borvan53
 

Ce sont les plus petits hauts-fourneaux que le groupe choisit de fermer ainsi que ceux situés loin des côtes où arrivent par bateaux minéraliers le fer et le charbon nécessaires à la production d'acier : en 2008,  l’aciérie de Gandrange est fermée, suivie en 2011 par celle de Florange.  Cette crise de la Lorraine marque la fin de la civilisation des hommes du fer et entraîne des difficultés pour la région. De nombreuses villes sont entièrement sinistrées par le chômage.


Stahlwerk-Differdingen (Lux)
creative common, photo : martinroell

 

Manifestation des sidérurgistes à Strasbourg
creative common, photo : Claude Truong-Ngoc

C’est ainsi que sont remerciés les mineurs lorrains qui ont sacrifié leur santé, voire même leur vie, pour redresser la France de l’après­guerre. Il ne leur reste plus que les yeux pour pleurer dans leurs maisons instables situées au­dessus de galeries abandonnées et ennoyées.

 

Le savais-tu ?

Selon une anecdote qui se raconte en Lorraine, dont l’authenticité peut toutefois être mise en doute,  François de Wendel aurait répondu à l’évêque de Nancy qui s’extasiait des noms de saints donnés aux rues de Joeuf, montrant ainsi un esprit particulièrement ouvert aux idées démocratiques : « Monseigneur, il y a un nom que vous ne verrez jamais ici, c’est celui de Saint Dicat. » 


Mine de Tucquegnieux
photo : Francisjean54
mikajoh  
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