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Guillaume &
Mikajoh

L'art urbain

empreinte

L'art urbain ou street art est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, les stickers, l'affichage, le tricot-graffiti ou les installations. C'est principalement un art éphémère destiné à être vu par un très grand public.


Interprétation de la sainte cène de Léonard de Vinci
Saarbrücker Stadtautobahn, creative common, auteur : EPei

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L'art urbain puise ses origines dans des disciplines graphiques aussi variées que la bande dessinée ou l'affiche. Selon Alain Weill, spécialiste mondial de l'affiche, l'essence de l'art urbain contemporain se retrouve tant dans les œuvres des affichistes d'après-guerre comme Raymond Savignac, en France, que dans celles des dessinateurs de la contre-culture américaine tels Robert Crumb, Vaughn Bodé ou Dondi White, figures de proue du comics underground depuis les années 1960.

Graffiti sur le métro newyorkais
Dondi White
creative common, auteur : JJ & Special K


Peinture de Banksy à Bristol
creative common, auteur : Ajuk at English Wikipedia

Mur de Bethlehem, Banksy
creative common, auteur : Pawel Ryszawa

Banksy, agitateur social ou artiste terroriste, est un artiste très engagé. La majorité de ses oeuvres sont frappantes et humoristiques à la fois. Il est pour la liberté, pour la justice, contre la guerre, la famine et tous les fléaux causés par l'homme

On note l’apparitions de l’art de rue dès 1963. Comme l’a écrit Allan Kaprow, un des premiers artistes à utiliser les installations : « L'art s'est déplacé de l'objet spécialisé en galerie vers l'environnement urbain réel. » Différents artistes marquent l’époque dont Ernest Pignon-Ernest, Vasarély, Calder.

Les tagueurs se référent souvent au mouvement hip hop, né aux Etats-Unis et qui s'est développé en France surtout dans les années 1980. Culture de la rue, le hip hop est un mode d'expression qui inclut le rap, la danse au sol, le DJing et le graffiti. Celui-ci est devenu un véritable phénomène de société par son ampleur et son influence sur le monde artistique, publicitaire et commercial.


Tage à Malmö
creative common, auteur : User:Knuckles

Les tagueurs signent leurs œuvres : la plupart des tags ne sont même que des signatures. Le nom, ou plutôt le pseudonyme, du tagueur est parfois suivi du chiffre 1 (pour dire je suis le premier) ou du nom de son crew (son groupe)  On graffe seul ou en groupe, sur n'importe quel support trouvé dans la rue, dans le métro, sur des trains, des voitures, des devantures de magasins, etc.
Les murs sont d'immenses livres offrant des pages gratuites que chacun s'approprie. Il y a deux sortes de tagueurs : le vandale et le graffeur. Le lettrage du vandale est simple, minimaliste, en une ou deux couleurs, le chrome est sa couleur fétiche. Il crache son nom sur les murs, sa haine ou son amour, c'est selon, comme la vie avec ses joies et ses violences. Il écrit rapidement pour ne pas se faire prendre et révêle par ce gribouillage très convenu d’adolescent névrosé sa débilité ou sa déficience intellectuelle et, à l'inverse du graffeur, son absence totale de talent et de sensibilité artistique. 
A ce propos, rappelons que le vandalisme est un délit qui consiste à détruire, dégrader, détériorer volontairement le bien d'autrui, pour son seul plaisir ou dans un but de nuisance. Sont considérés comme des actes de vandalisme : les tags, les graffitis et autres inscriptions non autorisées sur une façade ou un véhicule. Dans tous les cas, la victime d'une destruction ou la destruction involontaire d'un bien peut demander la réparation de son préjudice devant un tribunal civil. S'il n'en résulte que des dommages légers, la peine maximale pour avoir fait un tag est de : 3 750 € d'amende et un travail d'intérêt général. En cas de dommage important, un acte de vandalisme est puni jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende (Code pénal : articles 322-1 à 322-4-1).

D’autres, comme un anonyme parisien, graphent de simples mots qui attirent l’attention. Le mot Amour fleurit sur les murs et trottoirs de Paris 14e. La couverture d’un polar lui a même emprunté son graphisme :


photo : Jacques Bullot

L'art urbain en tant qu'initiative individuelle naît en France à partir de Mai 1968 avec les recherches artistiques des affiches à caractère politique de l'Atelier populaire (ex École des Beaux-Arts). Sous cette influence des milliers d’affiches et slogans fleurissent dans le cadre de la contestation du système politique et de la société.


creative common, auteur : Fridolin freudenfett
Dans les années 1985 apparait Miss Tic, une poétesse et plasticienne de l’art urbain qui s’illustre avec des graffs et des pochoirs à la bombe pleins d’imagination et d’humour. Elle a grandi sur la butte Montmartre et fera souvent référence à ce quartier.

Zabou est une jeune illustratrice française installée à Londres. Avec quarante autres artistes, elle a participé au projet Brandalism qui consistait à attaquer trois cent soixante-cinq espaces publicitaires en même temps à travers l’Angleterre pour les remplacer par des œuvres d’arts critiques de la société de consommation et pour les droits de l’Homme.

La construction d’une grande fresque en 3D peut durer des semaines. Comme dans le sport, il y a un esprit de compétition, chacun veut faire mieux que l’autre, prendre plus de risque. Les chantiers sont des paradis pour les tagueurs. Les palissades et les matériaux entreposés offrent d'excellents supports. Bien que difficile d’accès, le métro est un lieu très prisé. Les tunnels sont une véritable galerie où le graffeur va répéter son nom à l'infini. Les tunnels et les couloirs diffusent les nouvelles. On peut y déchiffrer des messages, l'info circule et alimente les potins.

Quelques oeuvres dessins sur trottoir ou trompe-l'oeil

Façade du théatre St-Georges
creative common, auteur : anamorphose



 

Dessin à la craie sur un trottoir de Florence
creative common, auteur : Peter K Burian

 

Le savais-tu ?

Le tricot-graffiti ou  yarn bombing investit la rue en utilisant et en recouvrant le mobilier urbain d'ouvrages à base de fil : bancs, escaliers, ponts, mais aussi des éléments de paysage naturel comme les troncs d'arbre, ainsi que les sculptures dans les places ou les jardins.
L'un des objectifs est d'habiller les lieux publics en les rendant moins impersonnels, en les humanisant et en suscitant la réaction des passants.

 

 

 

Yarn bombing à Madrid
creative common, auteur : Alvaro León

 
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